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Mes stratégies pour réussir un examen à l'université
2024-08-11
Quelques astuces simples et observations venant de mon propre parcours universitaire

Attention, cette page concerne surtout les études en informatique même si de nombreux conseils sont valides à tout niveau et pour toute filière.

Jusqu’à la fin du lycée, j’étais un étudiant très moyen qui se laissait pousser par le vent des choses. Ce n’est qu’à partir du baccalauréat (technologique) que Kostia Chardonnet et moi avions décidé de prendre au sérieux nos études (je dirais plutôt par défi au départ), probablement par insatisfaction de là où le vent souhaitait nous emmener.

Aussi étrange que cela puisse paraître, nous avions choisi d’étudier régulièrement dans une bibliothèque pour enfants (c’était une bibliothèque que Kostia connaissait et je n’en connaissais pas d’autres). Si je me souviens bien, nous avions dû plus ou moins revoir tout le programme pour plusieurs matières. La méthode était simple : faire un bon nombre d’exercices corrigés ensemble. Bon, nous n’avons pas eu la mention très bien mais comme l’expérience nous a plu, cet esprit “ludique” s’est prolongé jusqu’à nos premières années universitaires en DUT informatique.

Il me semble qu’il existe des stratégies qui ne sont pas transmises (on pourrait dire autant de la gestion des finances personnelles). Je pense que je n’exagère pas si je dis que plus de 90% des étudiants à l’université n’ont aucune organisation ni stratégie et pourtant il y a des choses simples que l’on peut faire.

Je ne pense pas nécessairement que cela soit nécessaire pour tout le monde de chercher la performance. Cela dépend bien entendu des ambitions personnelles. Je m’adresse donc plutôt aux personnes qui veulent se donner plus de choix à l’issue de leurs études ou viser une carrière dans la recherche mais qui n’auraient pas vraiment été préparés pour.

Effacer les incompréhensions

La première erreur, selon moi, malgré qu’elle puisse être évidente pour certains, est de penser pouvoir faire des progrès significatifs seul (bon peut-être à l’exception de certaines personnes mais sûrement pas vous puisque vous avez l’air de porter une certaine attention à cet article). Il me semble qu’en informatique, on a tendance à se dire que notre autonomie suffit.

Certains diront qu’ils ne comprennent pas leur enseignant ou que leur enseignant est mauvais. Je partage l’idée que l’enseignant a une grande influence sur la perception des notions étudiées mais je ne pense pas que cela soit une fatalité.

Communiquez avec meilleurs que vous. Cela peut être un enseignant de l’université (pas forcément le vôtre), un autre étudiant ou des connaissances extérieures ou même des inconnus. Il est important de poser des questions. On peut avoir peur de gêner les autres, mais, même est-ce si grave dans le fond ? (ce n’est pas un appel au harcèlement)

J’avais pris l’habitude de poser des questions par e-mail à mes enseignants. Cela vaut aussi pour tout ce qui est orientation. Cela m’a beaucoup aider d’avoir l’avis de différentes personnes avec plus de recul que moi.

Faites-vous juger. Quelques conseils et retours d’une personne meilleure que vous peuvent être précieux. En informatique, si vous étudiez seuls chez vous, vous n’avez pas de recul sur les programmes que vous écrivez. Il arrive souvent que l’on ne fasse pas les choses correctement sans personne ne nous le dise.

Tentez d’aider d’autres personnes. Aider d’autres personnes peut débloquer votre compréhension et vous pouvez prendre conscience de certaines choses. En ayant de la difficulté à lire le programme d’une autre personne, on peut avoir conscience de ce qui rend la lecture plus difficile; notre sensibilité et notre recul s’améliorent.

Si vous voulez aller plus loin, il est toujours possible d’aller chercher des livres liés à la thématique de votre cours. Vous pouvez y trouver des explications alternatives ou des exercices supplémentaires. Parfois, les enseignants ont des ressources à proposer (peut-être que leur cours se base même sur un ou plusieurs livres précis).

Réviser pour les examens

C’est ce que de nombreuses personnes font mais relire vos cours ou exercices de TD ne suffit pas. Il me semble que la meilleure méthode est de simplement (re)faire des exercices.

Enchaînez les exercices (à plusieurs). Le mieux est d’avoir le maximum de ressources, typiquement des corrections de TD et de partiel des années précédentes. Personnellement, j’ai trouvé plus efficace et stimulant de travailler avec d’autres personnes. Une bonne séance par matière était suffisant. Chacun notre tour, nous faisions des exercices au tableau et nous expliquions la solution devant les autres. Tenter d’expliquer aux autres aide beaucoup à comprendre mais permet aussi d’avoir des retours. C’est plus amusant et interactif que d’être complètement seul. Cela sera aussi beaucoup plus efficace avec au moins une personne qui comprend bien le cours pour éviter de trop bloquer inutilement. Dans le pire des cas, si vous êtes bloqués sur certains points, vous pouvez vous débloquer en contactant une personne (un enseignant, par exemple).

Une difficulté est de trouver un lieu pour travailler. C’est idéal avec un tableau mais ce n’est pas nécessaire. Dans la bibliothèque de mon université, il était possible de réserver des salles avec tableau pour travailler en groupe. Pour les parisiens, il est aussi possible de réserver gratuitement des salles à la Bibliothèque Nationale de France (BNF).

Filtrez les exercices. Il n’y a pas besoin de refaire tous les exercices depuis le début de l’année. Si les thèmes de l’examen n’ont pas été explicitement donnés, il est possible d’avoir une idée du type d’exercice qui peut tomber. Déjà en regardant les sujets des années passées, mais aussi en regardant ce sur quoi on met plus l’accent en TD. Certains exercices ont une tête de “bon exercice de partiel”. Spéculer sur ce qui peut tomber lors d’un partiel ne me semble pas inutile.

Optimisez votre temps. Le filtrage d’exercices est particulièrement important puisqu’il permet d’optimiser votre temps de révision. Vous pouvez aussi distribuer votre temps selon votre compréhension en mettant plus de temps sur ce que vous comprenez moins (sans ignorer ce que vous comprenez mieux car on peut avoir seulement le sentiment de comprendre à tort).

Dormez. J’ai vu beaucoup d’étudiants réviser tard durant la veille d’un partiel. Je dis souvent qu’il vaut mieux une bonne nuit de sommeil et un peu moins de révisions qu’une bonne nuit de révision et un peu moins de sommeil. Si vous avez bien révisé en avance, vous devriez être plutôt sereins et en profiter pour bien dormir la veille sans même réviser. Personnellement, la journée avant un partiel, je ne révise que peu voire pas du tout. On peut cependant se permettre de réactiver un peu sa mémoire sans trop en faire.

Pendant l’examen

Si vous pouvez vous placer dans la salle d’examen, placez-vous à un endroit qui vous met à l’aise et qui va vous permettre de vous concentrer. Je me mettais tout derrière pour me sentir isolé et ne pas me sentir observé mais se mettre tout devant permet aussi de ne pas être déconcentré par ce qu’il se passe dans la salle.

Ayez du matériel pour effacer confortablement. On ne parle jamais de ce sujet mais il est très sérieux pour moi. En tant qu’enseignant, j’ai toujours vu un nombre conséquent d’étudiants ignorer ce point. Personnellement, j’utilisais des stylos à gel effaçable (n’hésitez pas à avoir des recharges supplémentaires avec vous — je ne suis pas sponsorisé). Cela me permettait de gagner un temps énorme étant donné que cela nous arrive souvent d’effacer. Je pense sérieusement que cela a contribué à ma réussite de certains partiels. Un défaut est que cela a tendance à s’effacer naturellement. Si vous préférez utiliser des stylos billes, alors il vous faut un correcteur. Je déconseille les correcteurs liquides car vous allez devoir attendre que cela sèche et cela a tendance à s’étaler partout. Je recommande plutôt des rubans correcteurs qui seront beaucoup plus efficaces.

Ayez une montre. En tant qu’enseignant, il m’est arrivé très souvent qu’on me demande l’heure pendant le partiel. Vous gagnerez du temps en ayant vous-même le contrôle sur la visualisation de l’heure pour mieux distribuer votre temps. Je recommande une montre à aiguilles étant donné que cela donne une visualisation plus globale du temps (on visualise mieux le “compte-à-rebours” qu’avec une montre numérique). Cependant une autre montre fera tout aussi bien l’affaire. Pour des raisons évidentes, évitez les montres connectées.

Comme autre matériel, cela peut servir d’avoir des mouchoirs ou de quoi boire.

Anticipez. Si vous avez l’occasion d’anticiper une chose, faites-le. Si vous avez déjà des copies pour rédiger, alors écrivez votre nom, prénom et numéro d’étudiant. Vérifiez que vous avez bien tout votre matériel. Je me souviens qu’en TP noté d’informatique, je voyais toujours des étudiants qui attendaient le début pour préparer leur environnement de travail (éditeur de texte et terminal).

Bon, les sujets sont maintenant distribués. C’est à partir d’ici qu’il faut être le plus tactique. Je décris ma façon de procéder.

  1. Je commence par faire du repérage. Je survole toutes les questions pour repérer ce qui va être facile et ce qui va être plus difficile ou long pour moi. Vous pouvez carrément numéroter l’ordre de traitement des parties sur votre sujet.
  2. Je traite les parties par ordre de facilité pour éviter de laisser de côté faciles à la fin. Je voyais beaucoup d’étudiants qui font tout dans l’ordre, ce n’est pas forcément le plus optimal.
  3. J’écris directement les réponses sur la copie d’examen (pour effacer après s’il y a des erreurs) et non sur un brouillon. J’utilise seulement le brouillon pour dessiner des schémas ou réfléchir (par exemple pour faire des calculs).
  4. À chaque nouvelle page, je numérote directement les pages (au lieu de le faire à la fin).
  5. Ça peut paraître bizarre pour certains mais je n’hésite pas à faire une pause en plein milieu en me couchant quelques minutes sur mon bureau pour faire une pause (bon, évitez quand même d’entamer votre nuit de sommeil pendant l’examen pour ensuite vous réveiller à la fin).
  6. C’est un peu extrême mais je reste habituellement jusqu’à la fin de l’examen pour perfectionner les moindres détails. Il arrive souvent qu’on remarque des erreurs ou une mauvaise rédaction après avoir tout terminé.

Suppositions et réponses à trou. Il arrive très souvent que des exercices utilisent des éléments de questions précédentes voire d’exercices précédents. Si des questions se suivent et que vous n’avez pas réussi à répondre à une question, il peut être possible de répondre correctement à une question suivante qui est liée. Cela peut vous faire gagner des points facilement.

Gestion dynamique de la rédaction. Quand vous utilisez un ordinateur, il se peut qu’un programme soit en attente sans que cela affecte le reste de l’ordinateur. C’est parce qu’il y a plusieurs programmes qui tournent en parallèle et qu’un “ordonnanceur” distribue les tâches. C’est aussi comme ça que vous devez fonctionner. Si vous bloquez sur un exercice, évitez de trop bloquer, passez à autre chose puis revenez plus tard. Vous pouvez par exemple laisser un espace pour écrire plus tard ou alors écrire la suite plus loin (indiquez toujours au correcteur où la suite se trouve).

Rédaction et psychologie de correction

Quand vous rédigez, il faut prendre conscience qu’il y a généralement une personne de l’autre côté. On peut gagner à se mettre mentalement à la place d’un correcteur. Normalement, cette personne a aussi des sentiments comme vous (je peux comprendre que cela soit difficile à imaginer). En général, le correcteur va corriger mécaniquement les copies et veut limiter le plus possible l’usage de son cerveau pour optimiser son temps et son énergie. Il est possible d’utiliser ce comportement pour influencer le correcteur.

Rendez tout explicite. Le correcteur s’irrite facilement. Si vous voulez l’influencer, je recommande de bien écrire et de faire en sorte que la réponse lui saute au yeux. Vous pouvez par exemple encadrer ou souligner la réponse finale s’il y en a une ou toute information sur lesquelles vous voulez qu’il se focalise. Certains étudiants en font trop en écrivant beaucoup. Il est suffisant d’écrire le strict nécessaire, ce qui est plus direct et plus agréable à lire. Je recommande aussi de bien rendre clair le début des exercices, par exemple en soulignant des titres ou en encadrant.

Communiquez avec le correcteur. Si vous voulez préciser des choses alors mettez des commentaires sur votre copie pour le signaler à votre correcteur. Si vous faites les exercices en plusieurs parties, signalez-le clairement. Si vous bloquez sur un exercice, vous pouvez tenter de donner des explications sur la solution. Il faut mieux tenter que de ne rien faire. Par contre, évitez de trop écrire si vous n’avez absolument aucune idée de la réponse en écrivant le plus possible pour gratter des points, cela risque d’irriter le correcteur.

Vous ne pouvez rien y faire mais il est probable que le correcteur se trompe durant la correction. La rédaction peut aussi varier selon si vous êtes en début ou fin de sa pile de copies à corriger. Si vous pensez que votre résultat ne reflète pas ce que vous avez fait, n’hésitez pas à demander une consultation de copie.

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